samedi 31 janvier 2009

Enfin, ont-ils cessé de ramper?

Enfin, ont-ils cessé de ramper ?

Un ciel nébuleux ; un cœur morose et affligé ; un chemin bourré d’épines où il est impératif de passer ; une gorge altérée prête à être déshydratée respirant le souffle de la mort; un humain faisant face à ses derniers jours qui trébuche sur son calvaire ; une douleur douloureuse qui arrache le cœur, c’est à quoi l’on pourrait comparer le vie des étudiants de la Faculté de Droit, des Sciences Economiques et de Gestion du Cap-Haïtien.
Ces petites gens aiment et redoutent à la fois ce dont ils ont envie et besoin ; marchant sous un soleil suffocant, à qui l’espoir n’a jamais souri, en qui brille l’avenir douloureux et qui se voient obligés de se prosterner devant le trône de Lucifer portant le deuil de leur existence, ne cessent pas de mendier comme on mendie du pain la connaissance à laquelle ils ont droit.
On ne cesse pas de s’interroger du jour au lendemain, car c’est le même clavecin qui résonne même après que les doigts n’y frappent plus, où va Haïti ?
Les plus optimistes nourrissent encore l’espoir de sauver Haïti, mais, cependant les moins pessimistes et les plus réalistes qui soient n’y voient plus l’espoir et veulent jeter le manche à la cognée, car c’est tellement évident qu’Haïti n’a plus d’espoir que même les aveugles le voient. Ont-ils raison, ces derniers ?

Dans les grands pays où les fleurs ne cessent pas d’embellir la nature on offre avec obligation et intérêt aux jeunes des cadres pouvant leur permettre de se préparer, comme Université, Centre professionnel etc.…
Or, cependant, en Haïti il est plutôt une habitude qu’un étonnement d’entendre que L’Etat a fermé l’Université (l’école), n’as pas construit de centres professionnels, en d’autre terme il n’offre rien absolument rien aux jeunes sinon l’insécurité, la misère, la corruption, l’inquiétude, la douleur…

Amèrement, les étudiants de la Faculté de Droit, des Sciences Economiques et de Gestion du Cap-Haïtien avaient passé environ cinq mois à l’école en 2008, janvier 08 – Mai 08. Pour l’année académique 2007 – 2008. Depuis le mois de juin 08 à janvier 09, soit environ 7 à 8 mois, ces étudiants-là ne cessent pas de ramper pour étancher leur connaissance assoiffée. Ils ont combattu, et surtout ils ont combattu fort et beaucoup. Ce combat a été entrepris pour rouvrir les portes de cette Faculté fermées depuis pendant ce temps-là. Ils n’ont pas cessé d’organiser des rencontres, des colloques ; d’appeler au secours aux soi-disant concernés pour qu’ils puissent leur venir en aide. Enfin, on leur a donné un staff dont l’installation officielle a été faite depuis en septembre 2008.

Certains d’entre eux, assoiffés de connaissance, ont passé presque toute leur journée à ramper sur la cour de cette Université d’Etat attendant, les filles et les garçons, une réponse pouvant leur donner signe de satisfaction de leur combat ou mieux encore de leur lutte.
Ce staff, installé officiellement depuis en septembre 2008, dans le cadre de leur travail et dans le souci de bonne volonté, il faut le dire, n’a pas non plus cessé de publier des résultats maladroitement afin que les rampants étudiants ne perdent pas l’année 2008 – 2009. En fait, ils ont décidé d’admettre tous les étudiants en année supérieure avec obligation de subir en septembre 2009 les examens du second semestre 2008, et de suivre des cours de rattrapage sous forme de séminaires.
A dire vrai, après maintes analyses et réflexions, pour moi, ce serait le seul moyen pouvant empêcher aux rampants étudiants de perdre l’année 2008 - 2009. Toutes mes félicitations sont à eux !

Enfin, comme signe de l’espoir, la réouverture de cette misérable Université d’Etat réunissant trois sections (Sciences juridiques, Sciences économiques et Science de gestion) est pour le lundi 02 février 2009, ont-ils avisé.
La question qu’on se pose tous, à mon avis, ces misérables étudiants, marchant sous le soleil, assoiffés de connaissance, guettant leur vie défiler tout droit devant eux, voyant leur avenir noir gâcher déjà, dont l’espoir leur fait grimace, ont-ils enfin cessé de ramper ?
M ! C’est Haïti ! Un pays où l’impossibilité est possible et la possibilité est impossible, on ne fait que d’attendre. Si enfin ça marche, Dieu merci ! Si c’est le contraire qui se fait on continue à combattre, à lutter.


Princelet DESHOMMES
Etudiant en Sciences Juridiques, à la Faculté de Droit
Cap-Haïtien, Haïti
Ce 31 janvier 2009
www.princeletdeshommes.blogspot.com